Témoignages

Des assistants familiaux et des familles racontent

Les années passent, les petits grandissent ; ceux qui sont passés par votre association ont eu beaucoup de chance dans leur malheur même si tous ne s’en sont peut-être pas tirés aussi bien que mes petits-enfants.

J et E, mes petits-enfants, ont été suivis et aidés par vos équipes pendant de nombreuses années, placés en familles d’accueil par le juge, et ont eu la chance dans leur malheur d’être suivis et épaulés par L’OAD et notamment les éducatrices J, C, M.C ainsi que tous les membres de votre équipe qui ont œuvré tout au long de ces années auprès d’eux, et m’ont aussi aidée dans mes questionnements afin qu’ils deviennent de beaux et jeunes adultes qu’ils sont aujourd’hui.

Je suis infiniment fière d’eux et de ce qu’ils sont devenus. Il y a quelques mois, je fêtais mes 70 ans, entourée de ma famille et de mes amis. J et E m’ont offert un petit discours très émouvant où ils disaient notamment « Mamie, tu voulais nous voir briller et tu vois: on brille ! ». Et c’est tellement vrai ! Ceux sont des jeunes adultes qui ont l’intelligence du cœur, la conscience des responsabilités, la gentillesse et l’attention envers les autres et envers moi.

Et tout cela en grande partie grâce à vous, au travail de vos équipes et à leur votre écoute. Je souhaite à tous les petits et les jeunes en dérive de vous croiser sur leur chemin.

Voilà, je voulais juste vous remercier pour tout cela, parce qu’on oublie souvent de remercier… Votre travail est essentiel, indispensable, très difficile et certainement d’une grande charge morale. Mais pour un enfant sauvé, cela vaut la peine alors, imaginez pour 2 enfants !

Je suis admirative de ce que vous faites chaque jour. Merci encore pour tout, gardez le courage et la foi en l’utilité de votre travail qui n’est pas qu’un simple travail. 

Mamie de J et E qui ont à présent 24 et 21 ans.

En début de carrière, je pensais que le mieux pour les enfants accueillis, était de les amener à « monter à bord » de mon bateau familial, celui-ci étant sans doute plus fiable et plus beau que celui qu’ils avaient connu jusque-là. Je me suis rendu compte que la plupart des enfants ne se reconnaissaient pas sur mon bateau qui n’était pas le leur, et que cela “ne marchait pas”.

En constatant ces résultats un peu décevants, je me suis dit que c’était peut-être à moi de « monter à bord » du bateau avec lequel les enfants arrivaient chez moi pour qu’ils ne soient pas trop dépaysés. Là encore, ce fut un échec, constatant que cette fois, c’était moi qui n’avais plus de repère, que j’étais perdu, étranger à cet environnement et sans doute “trop lourd” pour que le frêle rafiot sur lequel étaient embarqués les gamins ne puisse surnager durablement…. »

“Il m’a fallu ces deux expériences pour enfin comprendre que ma juste place, tout ce que je pouvais faire pour ces enfants, était finalement de “faire le phare” car celui-ci, comme moi (comme nous tous) a pour but de guider, d’accompagner les enfants/marins dans leur traversée en évitant autant que faire se peut, qu’ils s’échouent contre un récif….

Daniel DESTRADE
Lors de l’entretien de départ en retraite / réponse à la question :
« Que retiendrez-vous de votre expérience de Famille d’Accueil ? »

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